Résumé de l’intervention d’Humacitia au GEEM 35

Groupe d’Étude sur l’Enfance Maltraitée

autour des mécanismes de la radicalisation.

 

 

 

Norme sociale versus références générationnelles

Cette dichotomie est traduite par les jeunes :  I.R.L (In Real Life) vs 3.0 (Poly-connecté).

La Norme représentée par le monde adulte, la société civile, est obsolète pour beaucoup de jeunes qui ne s’y retrouvent pas (génération Y, voir Z), issus de la société de consommation, « purs-produits » du tout connecté, en recherchent de nouvelles valeurs (ou comment se confronter aux valeurs actuelles).

Ces nouvelles références, quelles sont-elles ?

– Les jeux vidéos, les plus prisés, les plus violents, souvent interdits au moins de 18 ans, type « GTA » où le meurtre, le viol, la vente de drogue sont tout à fait réalisables avec son personnage et son « avatar ».

– Les séries télévisuelles du type « Les anges de la réalité », « Les Marseillais », « Les princes de l’amour », qui véhiculent des « dites-normes » telles que : s’exprimer en criant, refuser la notion d’efforts, le culte du corps (musculation, tatouage) et d’un point de vue plus subjectif : le manque de culture, la bêtise, l’immaturité, etc…

– Les réseaux sociaux : Instagramm, Tweeter, Snapchat, Périscope, Facebook qui permettent de rester en lien sans l’être en réalité… Paradoxe extrême : à l’heure de l’ultra-communication : les jeunes sont de plus en plus seuls et livrés à eux-mêmes !

Notre regard de terrain :

Qu’il s’agisse de jeux vidéos, de séries, de TV, de réseaux sociaux, on constate que les mécanismes de dépendance sont les mêmes que ceux relevant d’autres addictions plus connues.

Un exemple marquant : beaucoup de jeunes n’éteignent jamais leur portable. Ils n’arrivent pas à se déconnecter, à appuyer sur « OFF ».

Dans cette addiction au tout-connecté, pour souvent fuir une réalité, les jeunes prennent pour monnaie comptant les informations transmises par ces médias sans en vérifier la source ou la véracité. Ces nouvelles normes deviennent leur quotidien. Une forme de désocialisation, ou au moins de décalage avec la réalité. Les « spots publicitaires » de l’E.I (état islamique) ressemblent fortement d’ailleurs à une publicité d’un nouveau jeu vidéo que je ne citerai pas, violent, mais comme beaucoup d’autres jeux vidéos sur le marché.

Le virtuel impacte la réalité et ce, sans avoir conscience des impacts de l’utilisation du 2.0 créant la confusion chez les plus fragiles (ou les plus perdus). Certains jeunes confondent I.R.L et Virtuel.

La radicalisation de certain(e)s vient, selon moi, d’un savant mélange de tout cela :

  • Isolement,
  • Ultra-connection,
  • Confusion,
  • Nouvelles normes sur fond de rejet des normes sociétales de nos générations.

En somme, une recherche d’une troisième voie émancipatrice… malheureusement parfois extrême.

La dernière illustration est celle du jeune lycéen de Grasse : un passionné de jeux vidéos « gores », adepte des discours extrêmes (d’extrême droite et de Djihad), très présent sur les réseaux sociaux, ayant connu des histoires de harcèlement.

Les cas de jeunes filles converties et « radicalisées » via le net interrogent également. Pour ces jeunes filles, plusieurs points communs : rupture scolaire, ruptures ou conflits familiaux, désocialisation (quand on arrête l’école, on ne voit plus ses amis), refuge dans le virtuel (ultra-connection), rencontre virtuelle d’un « amoureux » et enfin conversion ou « radicalisation ».

Autre point important également: l’Héroïsation, où comment mourir (ou combattre) en Héros, en Martyr. La vie n’est rien, la mort est un début… Dénis de la réalité, fatigue, lassitude du quotidien avec en sus une recherche de sensation. Pour exemple le jeu de la baleine bleue.

Il y a plusieurs « écoles », plusieurs théories sur la radicalisation :

  • Un courant psychanalytique qui pencherait sur la fragilité, sur le pathos ou la maladie mentale;
  • Un courant travaillant plus sur les dérives sectaires et les théories du complot;
  • De mon côté, je pencherai plus sur une approche éducative et psycho-sociologique.

 

Vincent, éducateur spécialisé libéral, le 14 mars 2017 au GEEM 35


 

 

Et si lutter contre la radicalisation était aussi une affaire de prévention ?

Au premier jour ? Au premier acte d’harcèlement ?

A l’école ? Sur le quartier ? En famille ?

Qu’a t’on fait de la prévention spécialisée  ?

 

 

 

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